2023, un nouveau défi humain lancé

"Moi, Dume Paolini, sculpteur et plasticien suis atteint d’une pathologie qui semble inonder la planète. Sans qu’elle n’ai eu le temps d’être comprise.

En 2017 suite à plusieurs mois de profonde dépression, j’ai fini par entrer à l’hôpital dans lequel j’ai été diagnostiqué Bipolaire. J’ai mieux compris pourquoi des années durant j’avais été aussi actif, aussi excessif. Mais j’aimais ces périodes d’euphorie ou tout est possible.

Je n’ai donc pas suivi très longtemps les traitements pensant que j’allais équilibrer tout cela par moi-même, et je n’étais pas conscient que ce que je venais de vivre pendant cinq mois allait désormais faire partie de ma vie.
Je me suis à nouveau lancé dans de grands projets de sculpture avec mes supers pouvoirs. En effet les épisodes maniaques offre la sensation que tout et possible en plus de capacités décuplées.

Et puis je me suis épuisé et suis retombé en 2020 au fond des abysses. Encore cinq mois de douleurs profondes prostré dans le canapé. C’était le moment de tester le traitement le plus adapté, le lithium. Je ne l’ai pas bien supporté et après quelques mois, je l’ai stoppé contre l’avis de ma psychiatre. Je ne me sentais plus moi-même et sans la moindre créativité, je me sentais vide.

Je me suis donc relancé dans la vie sans traitement. J’étais persuadé qu’ayant bien compris le mécanisme des périodes up qui m’épuisaient et me menaient vers les périodes down, il me suffisait de calmer les unes pour stopper les autres. Je me suis surveillé, je me suis écouté et j’ai cru que ce serait suffisant. Mais ma petite folie s’est à nouveau emparé de mon cerveau m’a fait bien vite oublier que je devais freiner des deux pieds et je suis reparti haut, très haut.

Cela fait maintenant neuf mois maintenant que j’ai replongé avec des idées noires comme jamais auparavant. Les traitements n’agissent pas, j’ai peur tous les jours de choisir le chemin le plus court.
C’est la pathologie qui génère le plus de suicide, et l’on en parle peu.

Ce fléau mondial qui concerne des millions de personnes à travers le monde, et qui est encore mal connu et mal soigné, sévit et embarque dans son tourbillon une foule de gens incomprise.
Privés d’anti dépresseurs qui peuvent nous emmener vers ces fameux épisodes maniaques, ils nous faut nous battre sans arme. 
D’un coup la honte se mêle à la colère et à la tristesse. Cette maladie qui nous fait exhiber des émotions surabondantes est dérangeante dans une société qui nous oblige à entrer dans des formats d’expression et de conduite.

En tant que sculpteur, je me sens enfin prêt à créer sur ce sujet pour partager."